Etre parent, ça fatigue ! Le phénomène de l’épuisement parental

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Ecouter le podcast de l’émission sur RCF.

Avec Aurélie Gauchet, maître de conférences en psychologie de la santé à l’Université de Grenoble-Alpes, formatrice en gestion du stress.

Tristesse, fatigue, anxiété, irritabilité… et puis un jour des mots violents qu’on n’aurait jamais pensé dire à son enfant, une main qui part sans qu’on ait pu la retenir. Ces passages à vides, ces réactions comme automatiques, nombreux sont les parents à les vivre. Et si cet état dure, le simple surmenage se transforme en véritable épuisement. Qu’il survienne dès la naissance ou plus tard, dès le premier enfant ou au bout du troisième, cet épuisement parental est souvent tabou. Comment avouer en effet que l’on a plus envie de se lever le matin pour prendre soin de son enfant ? Ou que l’on n’a qu’une seule envie, prendre ses valises et partir chercher le repos ? Pourtant, accepter avec humilité nos limites est le seul moyen de surmonter cette crise. Spécialiste de la psychologie de la santé, Aurélie Gauchet nous explique ce qu’est le burn out parental et comment en sortir.

QU’EST-CE LE BURN OUT PARENTAL ? 

« Le burn out ou l’épuisement parental, ça vient vraiment d’un déséquilibre entre nos ressources et les demandes de l’environnement. » Aurélie Gauchet rappelle que l’épuisement parental était à l’origine observé chez des parents d’enfants malades. On s’est rendu compte par la suite que non seulement cela pouvait concerner les parents dont les enfants étaient en bonne santé, mais aussi qu’il s’agissait d’un véritable phénomène de société, tant il y a de parents concernés.

Une étude de grande ampleur a été menée pour étudier l’épuisement parental. Menée par Moïra Mikolajczak, elle a suscité l’engouement d’une centaine d’universités et permis de récolter les réponses de milliers de parents. Le succès pour cette étude montre que « beaucoup de personnes se sentent concernées » et que le « phénomène est répandu ».

POURQUOI CE PHÉNOMÈNE ?

« Aujourd’hui on peut tout à fait choisir le moment où on va avoir un enfant » : selon Aurélie Gauchet, « ce choix met beaucoup de pression sur l’enfant un peu rêvé, désiré ». Ainsi, de cet « enfant idéal » on va vouloir qu’il sache parler plusieurs langues, jouer d’un instrument de musique, etc.

Ce qui ajoute à la pression qui déjà pèse sur les parents, en plus de la celle « du travail, de la société »… Et cette pression est encore plus forte quand on ne peut pas compter sur l’aide des grands-parents, soit parce qu’ils travaillent eux-mêmes, soit parce qu’ils sont éloignés géographiquement.